Pour ce 3ème atelier à la maison de quartier, une dizaine de participantes se sont retrouvées autour de trois sujets et elles se sont bien amusé !
Ecrire un texte en plaçant le plus de fois possible le son « oir » ou le son « on »
seule le soir
dans mon couloir
j’allume un bougeoir
pour chasser mon désespoir
et mes idées noires
pas d’échappatoire
résultats de laboratoire
état inflammatoire
pertes de mémoire
je dois vider mon armoire
ranger mes tiroirs
quel foutoir
quel dépotoir
je vais dire au revoir
aux souvenirs notoires
aux périodes transitoires
aux rêves illusoires
et ne plus savoir
en quoi il faut croire
à boire à boire
fin de l’histoire
bonsoir
Anne
*************************
Ce soir, le ciel est noir, mais je marche rue de l’espoir pour voir si ça s’arrange. Je pense à boire, vois le nid d’un oiseau sur une grosse branche. Mais quoi ? J’aperçois des œufs, un, deux, trois. Dans mon sac, je prends et déguste une poire, ça coule partout. Là arrive Madame Passoire qui m’interpelle, – – –
« Bonsoir, voulez-vous peut-être un mouchoir ?
– Bonsoir, oui, merci…. »
Delphine
*************************
Choir sur le séchoir
Hé qui a mis un arrosoir dans la baignoire ? Et où est donc mon peignoir ? C’est fou ça !! Je l’avais rangé dans le placard l’autre soir. Et disparu.
C’est l’autre grand noir à la chaussure en ivoire qui l’a embarqué, sans s’en apercevoir. Oui, l’autre soir, on l’a vu s’asseoir sur un arrosoir près du champ de foire. Il s’appelle Edward, il est de Ouarzazate et travaille dans le manoir. Il portait ton peignoir, et sur la tête un entonnoir.
Françoise
*************************
« Marion enlève tes chaussures à pompon, nous montons voir la maison de tonton pour voir les moutons.
– Ah bon ! Vite, fonçons et allons voir aussi les chatons ronronner.
– Et nous nous baladerons pour amonceler de nombreux marrons.
– Ah bon ! Et Raymond me donnera des bonbons ?
– Non mais des picodons maison et il te racontera des contes des environs. »
Christine
*************************
A partir de titres de presse réels, raconter l’histoire :
« Il fuit de la maison de retraite pour un rendez-vous galant »
Depuis le temps que je suis là. Je les aime bien tous et toutes, ils sont bien gentils, surtout Marie-Pierre, c’est la végétarienne, alors, elle, je l’aime tant, que discrètement je me faufile entre les pas lourds pour déguster ma cuisse de poulet.
Mais pour rien au monde, je louperai mon objectif de la journée, attendre qu’ils ronflent tous pour me coller à la grille au fond du pré. Et là, j’espère. Je peaufine ma toilette, le but étant d’avoir le poil brillant. Hum, hum, vous ne sentez pas qu’elle arrive ? Sa maîtresse est dégoulinante de transpiration et étire soi-disant ses muscles. Alors ma petite amie en profite, les oreilles affriolantes, pour avancer jusqu’à moi en traînant sa laisse avec elle. Hum, le poil soyeux et son regard de biche, quel bonheur ! J’entends les cloches de l’Église sonner quatre fois, déjà ! Oh, ça en est trop. Je n’ai pas vu le temps passer, mais je file, bientôt l’heure du thé et le retour au travail pour moi.
Delphine
*************************
Je me fais la malle
J’en ai assez de ces vieilles mémés ! Toutes ridées, ça passe encore, mais aucun humour. Alors là non. L’autre jour, en allant chez le Toubib, j’ai recontacté Constance, mon dernier amour. Elle était tout émoustillée de m’entendre, et moi aussi. On a discuté un moment, on s’est raconté nos dernières aventures, on s’aimait beaucoup. Toujours partante pour de bons coups entre copains, super Nana. De retour dans ma casemate, je n’ai plus supporté d’être enfermé dans ce clapier avec toutes ces vieilles poules et ces gros dindons. J’ai rassemblé mes affaires dans un petit baluchon et hop !! Je ne suis pas passé par la fenêtre, non, trop vieux pour ces acrobaties, mais par la porte des cuisines plus discret.
Seulement, Marylou, qui en pince pour moi, c’est peu de le dire, me suivait depuis une heure, et alors que j’allais franchir la porte de vers le bonheur, elle m’interpella.
« Tu vas où, chéri ?
– Marylou, que fais-tu là ?
– Je te suis car je t’aime et toi tu ne me vois pas, je ne suis pas assez bien pour toi, c’est ça ?
– Mais non, dis-je hypocritement. C’est vrai qu’elle n’est pas très jolie Marylou, mais je l’aime bien, elle est sympa. Bon allez viens avec moi, on va s’éclater !
– Et tu vas où ?
– Rejoindre ma Dulcinée. Mais plus on est de fous, plus on rit non ? Et si tu es gai, ris donc ! Allez, go ! »
C’est ainsi que Jacques et Marylou disparurent de la maison de retraite, on ne le revit jamais.
Françoise
*************************
« Il pêchait des langoustines au supermarché »
Mercredi 1er avril. Le grand-père d’Anthony lui avait promis d’aller pêcher les crevettes au bord de la mer. Anthony attendait ce jour avec impatience avec son filet et sa besace. Un premier avril, ça tombait bien d’aller pêcher ! 18 h arrive, toujours pas de papy… Il a encore dû oublier, se dit Anthony ou alors c’était une blague…
Vite ! Une idée ! Il fonce au supermarché du coin et va au rayon poissonnerie. Il voit des langoustines dans un aquarium. Il tire une caisse pour se faire un marchepied, pose sa besace sur l’étal de poissons et le voici qui pêche les langoustines !!
La pêche ne fut pas très fructueuse malheureusement, car le poissonnier est arrivé, furieux, pour le déloger.
Christine
*************************
Dialogue entre deux contraires
Tout le monde m’aime, moi.
Ah bon, on est tu, c’est sûr. Oui, je suis affirmatif, tout le monde me réclame à longueur de journée. Ah tiens, Eh bien voilà, tu vois, je pense qu’on me préfère à toi car grâce à moi, les paysans espèrent la rosée. Ils guettent les températures et vont retirer les plastiques des serres.
Ah, d’accord, je vois, mais en ce moment tu vois, moi je prends mes aises et grandis de jour en jour, je redonne le sourire au restaurateur. Et que fais-tu des personnes qui adorent sauter dans les flaques, des chiens errants qui peuvent se réhydrater ? De la météorologue qui ne cesse de signaler la baisse de pluviométrie ?
Delphine
*************************
Frip versus Moustache
« Salut Frip,
– Salut Moustache ! »
Frip c’est ma chienne et Moustache, le chat du voisin.
« Comment vas-tu ?
– Ca ça va, mais bon, tu sais, c’est pas drôle d’être un chien, dépendant de l’homme.
– Oui, je comprends ! Moi qui suis libre et sauvage, j’aimerais parfois la douceur d’un foyer.
– La douceur d’un foyer ? Tu parles, c’est surchauffé, ça sent bon la cuisine du matin au soir sans que tu puisses y toucher. On ne te sort pisser que quand ils veulent. Ou quand ils y pensent. Bref, t’es toujours dépendant pour tout.
– Peut-être, mais tu as la sécurité, la nourriture, les soins, tout gratuit, même les câlins. Moi, je dois galérer toute la journée pour me nourrir, me défendre des gros matous tordus et quelque peu obsédés. Tout est aléatoire dans ma vie.
– Et dans la mienne, tout est figé. Tu sais quoi ? Échangeons nos places et revoyons-nous dans un mois. »
Un mois passe, les 2 amis se retrouvent au fond du jardin.
« Alors, ta nouvelle vie ?
– Trop chouette ! J’ai pris 3 kilos, merci Frip ! Je suis très bien. Et d’ailleurs, ta maîtresse m’aime tellement qu’elle me garde et ne veut plus te voir, alors, va rejoindre les chiens errants et adios et merci pour ces bons moments ! »
Françoise
*************************
Le jour s’en va et croise la nuit qui arrive.
« Bonsoir, ô nuit ! Que tu as de la chance, tu es au calme, moi cela grouillait tout le temps !
– Mais TOI, tu as de la chance, c’est animé chez toi.
– Oh là là ! C’est trop, ça braille tout le temps, je suis fatigué.
– Mais moi qu’est-ce que je m’ennuie ! On ne me parle pas, j’ai le cafard et quand je viens, c’est que tu pars !
– J’ai une idée accompagne-moi, on va aller au 24 h du Mans ! »
Christine