Variations sur l’automne en 16 ou 17 phrases
Tiens ! Les feuilles jaunissent déjà.
Le ciel est plus bas,
Des nuages s’accrochent aux toits,
Et toi tu t’en vas ….
Tant mieux !
Casse-toi loin de moi,
Pars et ne reviens pas,
Eté que je n’aime pas.
J’accueille l’automne et ses frimas
à grands bras.
Je me sens bien là,
Perdue dans les sous-bois.
Les branches craquent sous mes pas,
L’humus ravit mon odorat,
Je caresse la douceur des Briophyta.
Chante pour moi Grand Tétra !
Il se lamente et parle tout bas
À ses compagnons des bois.
Je suis bien ici, alors, été, pars
Et ne reviens pas.
Françoise de Caluire
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Nouveau trimestre fini l’estivale saison
Bermudas monokinis tongs rangeons
Petite laine parapluie et capuchon
Des placards tristement sortons
Parfois soleil et chaleur à l’unisson
L’Eté indien nous comble de présent en don
Ressortent crème solaire lunette en protection
De mille couleurs les feuillages flamboieront
Le bronzage de nos corps en abandon
Se fera petit à petit sans rayon
En piscine se ferons les ablutions
La nature se teintera de roux orange marrons
Nos tables en fumet de gratin de potimarron
En coque noix noisette châtaignes et marrons
Feront la ronde en cette nouvelle saison
Jacqueline la bretonne
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Madame Mortefeuille avait un cabas déchiré.
Pauvre platane, il perd ses feuilles au point de se dénuder.
Ah ! le vent d’automne qui balaye mes cheveux pleins de gaieté !
J’avance dans la rousseur des feuilles qui crissent sous mes pieds.
Les enfants sautent dans le tas de feuilles accumulées.
« Et pourquoi Mr le Sapin ne voulez-vous pas vous déshabiller ? »
Le jour baisse, je vais contempler.
Je respire la douceur du jour après l’été.
« Quel beau bouquet de topinambours j’ai ramassé ! »
Il chante derrière son masque : colchique dans les près. Il n’a rien inventé !
Dommage, sous notre toit je n’entends plus les hirondelles gazouiller !
Lune par ci, lune par là… Saturne et Jupiter tiennent à l’accompagner.
Le 17 septembre, Renaud tenait ses tripes dans ses mains, quelle belle santé !
Je ne sais que dire de l’automne, ça commence à me lasser.
Que voulez-vous que j’y fasse, c’est ma saison préférée.
Dansons la capucine, et mangeons le raisin de la vallée.
« Viens, les dernières framboises ne cessent de me régaler. »
Odile
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Jaune, vert, ocre, tacheté, piqueté, ses feuilles retiennent leur souffle, s’accrochent à leur branche, avant les grands vents d’automne, il m’éblouit encore sous le soleil d’été finissant, mon marronnier fantastique.
Pic et pic et colégram, bourre et bourre et ratatam, amstramgram, ma devinette vaut bien n’importe quelle divination mais, rien à faire, l’automne arrivera, peu importent mes tics.
Il promet, il menace, il soudoie, il corrompt, il voudrait que jamais l’automne ne succède à l’été car il a peur de l’hiver qui suit, bien qu’il n’en puisse rien, l’apparatchik.
De sa force inculte, il dévale les pentes de la garrigue, saccage tout sur son passage, noie les gens et les oies, bouscule les autos et les monticules, charrie les eaux et les souris, magnifique désolation de l’épisode cévenole pathétique.
Le goéland sur le mât
Accompagne le dernier bateau de l’été amnésique.
Les migrateurs géométriques tracent des lignes dans un ciel hypnotique
Le bolet et le cèpe se gavent de l’humus humide dans des lieux improbables où viendront les dénicher des cueilleurs acrobatiques.
La figue mûre s’éclabousse sur le sol encore sec avant que la main ne la saisisse par la douce caresse d’une trique.
Le pin debout, verdoie quand tout, autour, rougeoie,
fierté de l’as de pique.
L’automne à peine arrivé, nous avons dépensé la manne de la terre, toboggan ouvert vers la catastrophe climatique.
La terre s’éloigne du soleil,
L’automne entre dans le ballet des quatre saisons cinétiques.
Profitez de l’été, gavez-vous de la douceur tiède des chaleurs évanouissantes, le paradis se fera de nouveau attendre, voici venir la saison des ouragans cataclysmiques.
L’été indien dupera-t-il son monde avec sa chaleur en illusion d’optique
tandis que l’automne péruvien serait le leurre d’un hiver cyclothymique,
l’hiver sibérien profitant d’un anticyclone nordique
et, quand voudra l’été revenir, la course il fera avec le printemps océanique.
Yves – La Mulatière
Faire l’article d’un objet imaginaire à partir de photos de Chema Madoz,
photographe espagnol
Le Bonbon Ophtalmique
Révolutionnaire, ce bonbon ophtalmique va non seulement régaler votre palais, mais aussi flatter votre vue. Il se dévore des yeux, il se déguste du regard, il n’a pas son pareil pour jouer de la prunelle avec votre langue. Il saura hypnotiser votre bouche, narguer vos papilles, se faire langoureux dans le fond de votre gorge. Un bonbon ? Non, bien plus que ça ! En un clin d’œil, il va vous faire vivre une expérience inédite : goûter avec les yeux, manger du regard, déguster par œillades la plus savoureuse des sucreries. Une gorgée de bonheur presqu’à l’œil.
En vente chez tous les opticiens !
Jean-Yves, Montpellier
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L’arbre-nuage
Peut-être avez-vous déjà rêvé d’attraper un nuage ?
En courant après, lorsque vous étiez enfant ?
Ou en attendant que le vent vous l’apporte et que vous le saisissiez au vol à bras ouverts, pour l’emmener dans votre chambre ou l’engloutir comme une énorme glace recouverte de chantilly ?
Peut-être avez-vous déjà rêvé de traverser un nuage ?
Pour vivre le périlleux manège d’une turbulence, comme un aventurier des mers célestes ?
Peut-être avez-vous déjà rêvé de vous asseoir tout là-haut sur un nuage rose, et d’observer le monde, tel un angelot joufflu annonciateur de bonnes nouvelles … ?
Peut-être avez-vous déjà rêvé de vous lover dans la ouate céleste, réservée aux Dieux, pour ouvrir une fenêtre sur l’au-delà … ?
Peut-être avez-vous déjà rêvé que l’été ne cède à l’automne et que nos arbres ne perdent leurs feuilles pour se préparer à entrer dans l’hiver ?
Peut-être avez-vous déjà rêvé d’une Nature qui ne s’éteint pas sous les gaz, les incendies ou la main de l’homme ?
Peut-être avez-vous déjà rêvé de pouvoir changer le monde ?
Et si … auprès de cet arbre – nuage … vous cueilliez tout simplement vos rêves ?
Contactez – moi à la Galerie des Songes, Place Vendôme, Paris.
Kristell, Beauvezer
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Vous en avez assez de courir du matin au soir ? De démarrer votre voiture dans votre garage souterrain, en choeur avec vos voisins ? D’embrayer la première pour sortir au plus vite de cet enfer au plafond bas ? De vous retrouver enfin à l’air libre (c’est une blague, hi!hi!hi!) dans la pluie grasse du petit matin (s’il avait fait beau j’aurais pris le métro) ? De ne rencontrer que des pare-chocs comme s’il n’y avait que des coups à parer ? De voir le feu tricolore passer au vert, puis au rouge, puis au vert, puis zut, sur le passage clouté sans pouvoir reculer ? Et cette femme avec sa poussette, c’est sûr elle veut traverser, je vous l’avais dit, ma parole elle le fait exprès ! Merde j’ai oublié ma lunchbox. Marre de manger le sandwich mayo de la tirette à sandwich mayo ? En avez-vous marre de reprendre tout ça dans l’autre sens ? J’ai ce qu’il vous faut !
Cette montre-chemin de fer saura vous guider. Passez-la autour de votre poignet et faites un premier pas.Vous sentirez une agréable secousse vous mettre en branle, dans une démarche alerte et légèrement sautillante, cheveux au vent vous irez. En regardant les minutes tourner sur le cadran, une douce odeur de grésil emplira vos narines sans que jamais ni la grande aiguille ni la petite ne trahissent votre plaisir : il sera toujours temps. Offrez cette montre-chemin de fer à votre patron, vos amis, vos voisins et la ville sera peu à peu emplie d’une valse à mille temps, d’une valse à mille temps, d’une valse à mille temps…
Marie-Pierre, Beauvezer
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Avec Solenfil j’enfile le fil en sol !
Madame et vous aussi Monsieur, vous rechignez à entreprendre tous ces petits travaux de couture qui s’accumulent ? Vous repoussez sans cesse le reprisage d’une chaussette, le remplacement d’un bouton, la réparation d’un accroc…
Vous ne connaissez pas SOLENFIL ! SOLENFIL, grâce à une technologie de pointe, basée sur des micros-capteurs-transmetteurs qui mesurent la pression exercée sur l’aiguille et l’associent immédiatement à une note de la gamme*, peut vous permettre, avec un peu d’entraînement, de composer une charmante mélodie. Ainsi, vous ferez de ces travaux d’aiguille qui vous ennuyaient, vous rebutaient, vous exaspéraient, de délicieux moments de création musicale.
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Patrick, Villefranche sur Sâone
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Mais qu’est-ce ?… Une feuille ? Une feuille d’arbre ? De platane ? Une « feuille surprise » ?…
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Avec « dactyfeuille », surprenez vos convives en posant devant chaque assiette, un poème personnalisé sur une feuille de châtaignier, de platane, d’érable, de cerisier, ou bien d’autres encore !
Avec « dactyfeuille », joignez le naturel à l’agréable, éclatez-vous, envolez-vous vers des mondes imaginaires !
Avec « dactyfeuille », surtout, n’oubliez pas de rêver !
Jocelyne de Brindas
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Petite fable mettant en scène deux couleurs, deux animaux, deux lieux et deux fruits
Il était une fois un fermier qui habitait Rive Gauche. Un jour, sa femme lui demanda d’aller au marché Rive Droite. « J’ai besoin que tu m’achètes une chèvre, un loup et deux pommes. » Le fermier sauta dans sa barque et se rendit au marché Rive Droite. Là, il trouva une belle chèvre blanche bien dodue, un grand loup noir qui avait l’air robuste et deux pommes éclatantes et juteuses. Une fois revenu à sa barque, il s’aperçut qu’elle était trop petite pour accueillir tous ses achats. Il ne pourrait les faire traverser que un par un…
« Monsieur le fermier, faites passer le loup en premier sur Rive Gauche, j’attendrai Rive Droite avec les deux pommes » proposa la chèvre en riant dans sa barbe.
« Sûrement pas ! répliquèrent immédiatement les pommes. A peine aurez-vous le dos tourné qu’elle va nous croquer toute crues cette gourmande ! »
Le loup s’en mêla : « Elles ont raison, faites donc passer les pommes en premier, nous attendrons Rive Droite avec la chèvre. »
– Non mais ça va pas ou quoi !! s’exclama la chèvre. A peine aurez-vous donné un coup de rame qu’il va me sauter dessus pour son quatre heures ! »
Le fermier réalisa que sa femme lui avait proposé un vrai casse-tête… D’ailleurs, il aurait dû se méfier tout de suite. C’était bizarre de l’envoyer faire le marché Rive Droite. Et cette liste de courses complètement farfelue. D’autant qu’il lui aurait suffi de commander par Click’n Dring et le tour aurait été joué, même pas besoin de bouger de sa ferme, il aurait été livré à domicile en moins de 24 heures chrono !
« Pourtant, je suis sûr qu’il y a une astuce ! C’est quoi déjà cette histoire ?… »
Hélas, le fermier ne parvint jamais à trouver la solution. On raconte qu’il tourne encore dans sa barque entre Rive Droite et Rive Gauche, entre chèvre blanche et loup noir, entre pomme et pomme, entre deux eaux, entre deux mondes…
Anne-Claire, Colmars-les-Alpes
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Le Dindon et le Gorille
Maître Dindon, sur un coffre percé
Tenait sous sa caroncule, une banane
Maître Gorille, par le jaune, attiré
Lui grogna à peu près ce parlage
« Eh, toi, monsieur du Dindon
Que tu es dodu, que tu me sembles bon,
Sans rire, si ton glouglou se rapporte à ton panache
Tu es sans aucun doute le sultan de cette jolie ferme. »
A ce grognement, le dindon s’ébroue de toutes parts
Et pour offrir sa poitrine vermeille
Il entonne son glouglou et laisse choir le fruit.
Le gorille l’engloutit et dit
« Mon doux Dindon, daigne savoir que tout naïf périt sous les mots des flatteurs. »
Le gorille, fier et malicieux, retourna dans sa jungle.
Et le dindon de dire « C’est pour ma pomme ! »
Catherine, Lyon 5ème
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Le chat et la mouche
Perdue dans une église, une pauvre mouche affolée tournait et retournait en quête de soleil ou à défaut d’un fruit bien juteux où déposer ses œufs, quand elle avisa un vitrail figurant le péché originel. Y brillait une pomme bien juteuse qu’une Eve bien crue tendait à son Adam. Las, le fruit était de verre et mit la mouche en colère.
A quelques pas de là, dans le jardin du presbytère, un jeune matou aussi gris que très sot, tâtait du bout des pattes une cerise bien rouge décrochée par le vent. Au grand dam du chat, la petite bille rouge à l’odeur inconnue, refusait de jouer au jeu de la mort lente et se laissait rouler sans aucune réaction.
Délaissant le fruit défendu qui n’avait pas d’odeur, la mouche avisa une porte qu’une bigote chapeautée avait laissée entrouverte. Réconfortée par l’appel de la lumière, elle déserta sans attendre ce lieu froid et pierreux et s’en vint au jardin de Monsieur le curé qu’elle visita naguère. Un éclair rouge pénétra son cerveau par les multiples facettes de son œil tandis qu’une odeur sucrée excitait ses papilles. N’écoutant que son instinct, elle vola vers la cerise, s’y posa sous le regard étonné du chaton dans l’intention d’y déposer sa descendance.
Las, d’un coup de patte, le greffier lui signifia son arrêt de mort et la massacra sans vergogne mais non sans plaisir avant de l’ignorer.
Moralité : Le désir gourmand qui nous pousse à procréer est un péché et le chat un petit con. Si Adam l’avait compris, nous serions encore au paradis terrestre.
Philippe, Lyon 1er