Dialogue entre homonymes et homophones
MARS A l’attaaaaaaque !!!
Mars Chuuut…
MARS Comment ça chut… ? Je suis un dieu, je dois me faire entendre !
Mars Oui mais ce n’est pas le moment.
MARS Pas le moment ?! Mais c’est moi qui décide du moment je vous signale !
Mars Je suis désolé, ce n’est pas possible. Pas maintenant.
MARS Oh là là ! Vous commencez à me chauffer les oreilles, vous !
Le combat, c’est la vie, par Jupiter !
Mars Mais non, pas du tout. Oubliez vos oreilles qui chauffent et ouvrez les yeux ! Regardez cette nature qui s’éveille de sa longue nuit… C’est tout doux, c’est encore tout frileux, tout timide. (soupir ravi)
MARS Ah ça y est, j’ai compris ! Vous êtes du genre écolo New Age, qui s’extasie au moindre brin d’herbe. Mais ce n’est pas ça la réalité, mon coco. Revenez sur Terre ! Ouvrez les yeux et vous verrez que c’est bien armé qu’on avance dans la vie ! Il faut s’entraîner au combat et lancer l’assaut ! C’est la seule clé de la survie, mon vieux !
Mars Oui, c’est ce que vous croyez, je sais. Mais quand le voile de l’illusion se lève, c’est tout autre chose qui se révèle. Voyez cette force qui fait pousser les brins d’herbe. Qu’il neige ou qu’il gèle, les bourgeons tiennent bon. Ils paraissent si fragiles et tellement sans défense. Mais c’est leur force intérieure qui les anime. C’est ça le vrai secret de la vie. Et vous savez son nom ?
MARS Mmm… Non… (en marmonnant)
Mars Mais c’est l’Amour ! Cette force puissante qui nous rend indestructible ! Celle qui, chaque printemps, nous fait renaître. Celle qui répand la joie et la plénitude parmi tout le vivant ! Ah… C’est beau la vie quand même… (sourire béat)
Tout à coup, grand fracas venant du ciel. Puis apparition d’un vaisseau spatial lumineux. Des personnages en sortent et s’avancent vers les deux protagonistes, aveuglés et apeurés.
MARS Oh purée de nous autres ! Ce sont des Martiens, je les reconnais ! Alors là, je vous le dis tout de suite, mon pote, on est mal barrés !
Mars Ah bon… ? C’est vous le dieu, c’est à vous de trouver la parade là !
MARS Oui, enfin, comme vous l’avez dit, tout n’est qu’illusion. Et comme je ne suis qu’une croyance moi-même, mes pouvoirs divins, pfuit…
(un temps)
Peut-être qu’on pourrait essayer l’Amour pour voir… ?
Anne-Claire, Colmars-les-Alpes
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Le gâteau aux moules
– Salut le moule ! Alors, il paraît que tu vas me faire en gâteau ?
– Salut la moule ! Oui, je m’initie à une nouvelle recette et tu en es la vedette !
– Mais je ne suis pas un bateau ! Je ne comprends pas …
– Ne te fais pas plus bête que tu n’es, la moule. J’ai besoin de tes consœurs pour garnir mon appareil. J’ai un bon diamètre.
– Ça dépend… si c’est pour un appareil électrique ou pour un appareil manuel ?
– Ne te fais pas plus bête que tu n’es … Bon, je pense qu’une vingtaine suffira. Il faudra qu’elles soient belles et dodues et prêtes à rentrer dans le moule.
– Avec les coquilles ou sans les coquilles ? Parce que sans les coquilles, c’est plus lisible !
– Ne te fais pas plus bête que tu n’es !
– Mais si, justement, c’est moi la bête ! Toi, tu n’es que l’objet inerte et moi je suis le vivant. Alors, avec ou sans ?
– Cent… mais c’est beaucoup trop ! J’ai dit une vingtaine. Mes parois sont douces et chaudes, vous serez aux petits oignons, dans mon grand cercle. Il suffira de rentrer dans le moule, sans faire de résistance.
Et sur ces paroles, la moule se ferma comme une huitre.
Catherine – Lyon 5ème
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Du haut de son grand chêne préféré qui lui sert de HLM et de supermarché depuis des lustres, un rossignol observe un jeune freluquet qui s’approche. Ce jeune homme à la moustache bien fournie derrière laquelle il tente de se cacher, porte une guitare en bandoulière. Il semble tristounet et fatigué.
« Hé, toi l’homme, que viens-tu faire ici avec cette guitare ? s’offusque l’oiseau. Tu vas nous casser les oreilles ! On apprécie le calme ici, compris ?
– Oui, je comprends, moi aussi j’aime le calme, tu ne veux pas entendre un petit air ? Tu jugeras après. »
Et voilà le jeune troubadour qui se met à chanter …
Il vivait en dehors des chemins forestiers
Ce n’était nullement un arbre de métier
Il n’avait jamais vu l’ombre d’un bûcheron
Ce grand chêne fier sur son tronc…
« Je la connais ta chanson, murmura doucement le chêne… Il veut briser ses chaînes ! Pffff quelle idiotie ! »
À ces mots, un cliquetis sourd retentit. En s’asseyant au pied de l’arbre, le jeune homme a libéré de sa chemise une chaîne en argent dont les maillons s’entrechoquent bruyamment.
« Mais quel est ce bruit infâme ? » L’arbre, médusé, s’arc-boute pour regarder. De ses longues branches touffues, le vénérable chêne entoure notre chanteur qui s’endort bien vite.
« Quel étrange phénomène ! se dit le chêne interloqué.
– Et pourquoi tu fais cette tête ?
– Mais je rêve y’a une chaîne à vélo qui me parle ! Est-ce qu’elles parlent maintenant ?
– Et toi, tu t’es entendu ? Toi aussi, tu parles !
– Mais forcément que nous parlons, nous les chênes, puisque nous ne bougeons pas, nous communiquons entre nous comme ça, mais seulement quand personne ne nous entend, sinon nous dilvuchâ.. divalgue… divulguerions notre secret.
– Ah, tu m’étonnes ! Regarde, moi, je me balade au cou de ce mec, ça fait des lustres, jamais un coup de graisse, jamais un coup de chiffon… Je te jure, c’est pas drôle tous les jours !- Et qu’est-ce que je devrais dire, moi ? Tous ces oiseaux qui viennent me chier dessus à longueur d’année, y’en a marre et ce boucan en période des amours ! Je te dis pas le raffut, ils cassent toutes les branchettes, confectionnent des nids partout, ça commence gravement à me peser sur le ciboulot.
– Six boulots ? Mais je croyais que tu étais un chêne, essaye de plaisanter la chaîne pour dérider l’arbre. Tu veux un coup de chouchen ? »
Cette proposition radoucit le vieil arbre, il se penche vers le collier métallique, saisit la bouteille, en avale quelques bonnes rasades.
« Je vois que nous sommes dans la même galère, chacun porte sa croix ou ses chaînes, si j’ose dire… »
Et ils partent tous deux d’un grand éclat de rire, l’alcool aidant, la joie et la bonne humeur remplissent bientôt toute la forêt de bons mots, de mauvaises blagues et de grands toasts portés par les deux acolytes déchaînés.
« À la tienne ma chaîne, sans ces drôles d’humains nous serions tous des frères en chêne et en os, petit chen… apan va !
– À la tienne mon chêne, à la prochaine ! »
Et la chaîne retourna se blottir dans le giron de Georges.
Françoise de Caluire
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Ballet ou Balai
Adrienne jeune demoiselle un peu maigrichonne rêve d’être danseuse étoile dans la troupe des ballets de l’Opéra de Paris.
La maman d’Adrienne sourit en la voyant danser au bras du balai qu’elle doit passer dans la cuisine. Soudain le balai entre dans le rêve de la fillette. Il veut s’introduire dans la troupe de ballet.
Le ballet rassemble tous les petits rats apprentis danseurs lorsqu’il aperçoit le balai coiffé d’une serpillère :
Eh vous là que faites-vous ici ?
Je viens apprendre à danser
Apprendre à danser !
Oui pour être le danseur étoile qui tiendrait la vedette avec Adrienne
Qui est Adrienne
Une petite fille qui danse dans sa cuisine
Et comment vous appelez vous
Balai pour vous servir.
Ballet comme moi
Non je ne suis que votre homophone
Comment ça mon homophone ?
Nos noms se prononcent pareil mais ont une orthographe différente.
Et qu’est-ce qui nous diffère ?
Vous vous avez deux ailes enfin je veux dire deux L suivit de E T
Comme l’extra-terrestre ?
Non comme la conjonction et.
Et vous ?
Moi je n’ai qu’un L normal pour un balai
Suivit ?
De ai sinon j’irai danser au bal … ha ha ha …
Bon bon asseyez-vous ici et regardez
Je ne peux pas j’ai la jambe raide
Pour un danseur étoile c’est ballot ho ho ho !!!
C’est alors qu’entre Adrienne
Eh, vous là, qui êtes-vous ?
Adrienne et je viens chercher mon balai
Vous ne voulez pas entrer dans ma troupe des ballets de l’Opéra de Paris.
Oui je voudrais bien mais je dois passer la serpillère dans la cuisine et j’ai besoin de mon balai.
Le corps de Ballet de l’Opéra de Paris donna un merveilleux spectacle :
Le Lac des Cygnes
Adrienne continua à danser avec son balai lorsque sa maman lui fit signe.
Ma chérie à mon travail j’ai pu avoir deux billets pour voir un ballet avec Aurélie Dupont
Avec un T ou avec un D s’écria le balai dans sa tête coiffé d’une serpillère.
Jacqueline la bretonne
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Chaîne et chêne
Tu es un objet
Je suis un être vivant
Tu es enlacé au cou, aux poignets
Je suis chez moi en forêt depuis si longtemps
D’or, d’argent, de cuivre ou d’acier
Vert, liège, commun, sessile ou pubescent
Tu es un merveilleux bijou ou un boulet à traîner
Tandis que j’abrite les nids des oiseaux et les secrets des enfants.
Haut et eau
Eau ?
Pffuit ? Quoi ?
C’est Haut, j’ai quelque chose à te raconter …
Allô ?
Non, ne touche pas le téléphone, tu vas t’électrocuter ! Monte !
Ok, j’arrive !
…
5 minutes plus tard …
Bah alors, que se passe t’il, tu ne viens pas ?
Bah, j’suis coincé dans le robinet, qui a la tête en bas …
J’peux pas monter …
Sauf si toi tu viens me chercher … ou me filer un tuyau ?
Oooh, ça c’est une histoire qui prend l’eau, ma foi …
Haut ne descendit pas, et ne cherchez pas pourquoi !!!
Kristell, Beauvezer
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Biographies imaginaires
On ne sait pas très bien où il est né. Il a vu le jour en 1943, juste après la guerre. Ce qu’on sait c’est, qu’il n’a pas connu sa mère, que son père, homme connu dans le milieu du spectacle, l’a conçu, reconnu, puis abandonné. Il l’a laissé seul avec une nourrice. Celle-ci aimait chanter et ne lui racontait pas d’histoires. Elle était d’origine africaine, ses histoires elle préférait lui chanter sur un rythme de blues. A 16 ans, il s’est retrouvé seul dans la rue. Un copain lui avait fait cadeau d’une vieille guitare. Il a improvisé, il a retrouvé les rythmes de sa nourrice, « toute la musique qu’il aime, elle vient de là, elle vient du blues »… C’est en chantant dans le métro qu’il a été remarqué par un animateur de télévision célèbre qui l’a présenté dans son émission de variété. Il était beau garçon, il avait de la présence et du tempérament, il eut rapidement du succès. On lui a dit « laisse un peu tomber les filles », il a répondu « Oui, mais pas celle-là, regarde un peu celle qui vient, elle est terrible ! ». Chemin faisant, il est devenu Johnny, l’idole des jeunes de son époque. Il a traversé plusieurs générations.
Jacques, Chaponost
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Assurancetourix
Né en 8 avant JC dans le petit village gaulois de Moustix
A un an son père Guitarix lui apprend déjà des comptix qu’il répétait déjà en chantant faux.
Dès 2 ans, le druide Panoramix lui demandait de chanter pour que tombe la pluie quand les herbes venaient à manquer pour la potion magique.
Scolarité chaotique jusqu’au certificat de musix où il n’obtint que six à l’épreuve de mandolix.
A 20 ans il créa sa propre école de musix qui ferma faute de Gaulois inscrits.
A 25 ans il composa des mélodix qui n’eurent aucun succès, et il ne vendit aucun disk !
Fatigué par ces prises de risque, il se spécialisa dans les chants pour louer les louanges d’Astérix et Obélix, et continue sa brillante carrière depuis plus de 2000 ans.
Christine, Caluire
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Vladimir Vladimirovitch Poutine est le tsar de toutes les Russies. Il est néandertal, le 18 Brumaire avant JC.
Son père Vladimir Spiridonovich Putin a fait transformer son nom de putain en poutine, pour faire plus slave et donc plus propre.
Sa mère Maria Ivanovna Shelomova n’a jamais gagné au grand chelem, ni inventé la poudre.
Poutine aurait pu s’appeler Spoutnik, Loustik ou Lombrik. Mais, non, on l’a prénommé Vladimirovitch, comme on aurait dit Vlal’bonvent ou Vlalesflics.
Poutine a été officier du cagibi, un service de renseignements de l’ancienne Ours.
Entouré d’eaux ligarques et de gènes héraults, le petit tsar règne sur le café-crème Lin.
Hélas, un certain Luc Raine lui a mis des bâtons dans les roues de chars.
Alors, l’empereur, sa femme et le p’tit prince sont venus chez lui pour lui serrer la pince. Le dénommé Mariou Paul en a fait les frais… Kiévitera la guerre ?
Il est très difficile d’entrer dans la tête de Poutine. C’est un labyrinthe où même lui s’est déjà perdu…
Jean-Yves, Montpellier
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Prénom : Père
Nom : Noël
Père Noël arrive au monde, dans un beau pays nommé Le Ciel, exactement rue des Etoiles, en l’an 300 après Jésus Christ.
Sa maman, la mère Noël, bien que mère célibataire, est folle de joie car, à 150 ans, elle ne pensait plus pouvoir un jour enfanter.
Elle donne à Père tout au long de son enfance tout ce dont un enfant peut rêver : des biberons de banania, des pains d’épices en forme de sapin, des sucres d’orge et tant d’autres bonnes choses.
Le petit Père en gardera un bel embonpoint qu’il conservera toute sa vie.
Ce petit est très imaginatif et très doué de ses mains. A l’âge de 9 ans, il se construit par exemple un traîneau. Il adore aussi lire les contes pour enfants et est très marqué par l’histoire du petit chaperon rouge. C’est ainsi que sa grand-mère, la Mamie Noël, lui confectionne un habit rouge qu’il portera au départ, pour s’amuser, puis, pour les grandes occasions, puis, une fois devenu adulte, il l’adoptera comme uniforme.
En effet, c’est à la suite d’un bilan de compétences chez Pôle Ciel qu’il choisira de devenir bienfaiteur pour tous les enfants de la Terre. Et c’est sa référente du Pôle Ciel, Marie, pour ne pas la nommer, qui lui soufflera l’idée de préparer les jouets pour les enfants tout au long de l’année et de les livrer le 25 décembre, qui tombait juste le jour de l’anniversaire de son fiston !
Au début, il se fit aider par la Mère Noël, et par sa Mamie Noël, mais à eux trois, ils n’abondaient pas.
C’est donc vers 350 qu’ils embauchèrent des lutins et que la SARL Père Noël and Co. prit de l’ampleur.
Aujourd’hui, Père Noël and Co. comporte 150 salariés, principalement établis rue du Ciel, dans le hangar de Père Noël. Mais à la période de Noël, ils partent tous en déplacement tout autour de la Terre.
Voilà comment une personne au demeurant banale peut changer l’histoire de l’Humanité en apportant un peu de douceur dans les chaumières…
Jocelyne de Brindas
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Petit nabo
Le petit Napoléon naquit le 15/08/1769 à Ajaccio et ne fut jamais grand, conséquence possible d’une naissance difficile, avant terme et par le siège.
Fils de Charles-Marie et Laétitia Bonaparte, il est le huitième enfant d’une famille de douze. Cette prolifération est expliquée par Laétitia en une formule qui deviendra célèbre :
Mon mari est pourvu de « ça » dur ! Constat qui est confirmé par l’intéressé qui dit avoir longtemps cru qu’il s’agissait d’un os.
Le couple Bonaparte possédait sur Ajaccio et les environs d’un grand nombre de biens immobiliers qui, dans cette région touristique, n’avaient aucun mal à être loués. Le slogan de l’agence qu’ils avaient créée ne mentait pas quand il affirmait « Vous cherchez un bon appart ? Voyez donc chez Bonaparte ! »
Mais le logeur étant souvent le plus mal logé, la situation de la famille Bonaparte devenait au fil des ans de plus en plus critique. Les enfants naissaient, grandissaient et finissaient par se heurter aux murs d’un logement exigu, malcommode, dans lequel la cohabitation devenait insupportable.
On pensa bien à marier, pour qu’elles libèrent l’espace, les trois filles aînées, 22, 20 et 19 ans. Jolies, vives, de bonne compagnie, elles auraient pu faire de belles et bonnes épouses si elles n’avaient pas acquis une terrible addiction à l’alcool de châtaignes, qu’elles consommaient sans retenue, pour noyer les difficultés de leur existence dans les brumes heureuses et mensongères de l’ivresse. Aucun prétendant sur qui on comptait pour alléger la promiscuité, n’acceptant une promise cuitée, la situation demeura la même.
Le jeune Napoléon, âgé de seulement 14 ans, décida alors de frapper un grand coup et de franchir le pont.
« Faites vos bagages, déclara-t-il. Nous allons conquérir l’Europe. Ça devrait être assez grand pour nous loger.
– Alors là, les bras m’en tombent, s’exclama Charles-Marie.
– Les bras t’en tombent, répliqua Napoléon, quelle chance ! Ça nous fait déjà un bon appart manchot. »
Patrick, Villefranche sur Saône
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Brève biographie des frères Bogdanov
Igor fut le premier être humain cloné in utero, deux jours après la conception de son frère Grichka en 1949 dans le très secret laboratoire de génie génétique et soviétique quelque part dans les steppes de l’URSS. Devant le succès de l’opération, une seconde tentative de clonage fut réalisée en 1953 par les Russes après la mort de Staline et avant son embaumement. Elle donna jour à cet exceptionnel joueur d’échec et de go qui s’appelle Poutine, malheureusement tellement handicapé par un manque total d’humanité, que les savants de l’époque décidèrent de mettre fin à leur travaux sur le clonage.
Après avoir envoyé une chienne dans l’espace, ce sont les frères clonés qui firent le premier vol spatial au sein d‘un vaisseau Vostok, les Soviétiques préférant risquer la vie de ces encombrants jumeaux que celle d’un brillant général, tel Gagarine, qui se sacrifia quand même pour endosser à vie le succès de la mission.
Après un conditionnement de leur cerveau en utilisant un des premiers langages informatiques disponibles, les deux frères furent transplantés en France au début des années 70, où le KGB leur avait créé une fabuleuse histoire de jumeaux surdoués et avides de connaissance. Grâce à quoi ils firent, sous le pseudonyme de Bogdanov, de pseudo- études en pseudo-sciences, obtinrent de pseudo-diplômes puis une véritable renommée de vulgarisateurs.
La petite histoire a oublié que cette carrière inattendue et l’histoire officielle, se cache en fait le bug de leur programmation par un informaticien stagiaire enivré de vodka, qui avait confondu vulgarité et vulgarisation. Les frères Bogdanov étaient en effet, dans l’esprit du KGB, destinés à être comique-troupiers dans un cabaret libertin dénommé « Tant X », et contribuer par des blagues salaces à l’écroulement moral du capitalisme sur les ruines duquel serait construit un avenir définitivement radieux.
Après avoir fait semblant, dans la célèbre émission télévisuelle Temps X, d’envoyer les spectateurs dans l’espace plutôt qu’au 7ème ciel, les deux frères furent subrepticement retirés de la circulation lors de l’avènement de la perestroïka, par des extraterrestres. Ceux-ci, souhaitant les utiliser pour une conquête en douceur de notre planète, les réimplantèrent à la fin de la deuxième décennie du 21ème siècle, porteur d’un virus destiné, sous la houlette de leur avatar Raoult qui devait contrôler l’opération, à éradiquer toute vie humaine sur Terre, sauf la leur évidemment. L’idée était l’émergence d’une nouvelle humanité, faite uniquement de clones Bogdanov, sans femmes, donc sans rival, sans jalousie, sans guerre, sans fin.
Hélas, une nouvelle fois, survint un bug, dans la programmation de l’ARN du virus à qui il manqua un brin, et la COVID 19 se montra bien moins efficace qu’escompté, tuant malgré tout quelques millions de personnes dont les frères Bogdanov qui s’était contentés, comme on leur avait demandé, de suivre le pseudo-traitement du pseudo-professeur Raoult.
Ils eurent droit à de jolies obsèques avec des cantiques interprétés par le pseudo-chanteur Francis Lalanne.
Fin de partie ? Pas si sûr ! il se murmure que de petits clones Bogdanov seraient en incubation quelque part en Ukraine, chose insupportable pour Poutine, ce clone clownesque qui sait bien qu’il sera mis échec et mat avant leur naissance.
Philippe, Lyon 1er
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Biographie de Dieu
Dieu naquit un jour, ou peut-être une nuit, quoique certains disent qu’il inventa le jour et il inventa la nuit, alors nous dirons simplement qu’il naquit, mais quand ? Puisque certains, également, disent qu’il inventa le temps, comment alors savoir quand il naquit puisque le temps n’existait pas encore ?
Et pour localiser sa naissance ? De multiples versions circulent plus ou moins officiellement parlant de Dieu lui-même ou de son fils, voire de ses multiples avatars ou excroissances.
L’existence même de Dieu est contesté. Voilà un des personnages historiques dont on parle le plus et dont personne ne peut assurément affirmer l’avoir vu… quoique Moïse par exemple, 3000 ans avant la naissance du fils aurait eu ce privilège. Zeus et sa bande serait prétendument intervenus directement dans les histoires humaines, particulièrement l’amour et la guerre que nous autres, humains, affectionnons tant. Shiva et ses copains Brahma et Vishnou ont laissé aussi des traces de leur passage sur terre. Et je ne parle là que des plus connus.
Il existe aussi des tentatives d’usurpation d’identité comme Pharaon jouant sur une ambiguïté entre son statut d’humain et celui prétendument de Dieu. Mais ce ne sont là que des tours de prestidigitation à l’usage des crédules… ou des poètes.
Certains me demandent parfois si Dieu est mort. Vaste question car si Dieu, le créateur du temps et de l’espace, des atomes et tutu quanti, meurt, alors pourquoi sa création lui survivrait, qui lui est sans doute consubstantielle (enfin, c’est une hypothèse). A moins que, dans la création, un héritier de l’œuvre prenne le relais. L’homme par exemple, cette fierté de Dieu, créé à son image. Puisque l’éternité constitue la principale caractéristique de Dieu, quand l’homme saura se rendre éternel, il sera l’égal de Dieu, presque Dieu lui-même. La suite, c’est une question de croyance. Si tout le monde croit que le premier homme éternel est Dieu, alors il sera Dieu. Ah ! me direz-vous tout cela est pur sophisme, car nous pouvons aussi affirmer que la principale vertu existentielle de Dieu est l’Amour, alors tous les amoureux sont Dieu. Et si Dieu a créé tout de toute pièce, alors tout est Dieu, je suis Dieu. Du coup, je crois que pour cette biographie il sera plus simple de se référer à la mienne, je vous assure qu’elle est beaucoup plus simple et qu’elle vous donnera moins mal à la tête.
Yves – La Mulatière
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Poésies à partir de titres de livres imposés
Je vois encore la lumière d’été puis vient la nuit
Pris au piège dans le ghetto intérieur
J’oublie les lois de l’ascension et je plonge
Rien ne t’appartient me dit la nuit
Ton absence n’est que ténèbres et je me perds dedans
Je suis hors-piste, je suis hors-jeu, je suis hors je, je suis hors moi
L’insouciance des accessoires, je l’ai perdue
Je suis comme ces buveurs de vent, broyeurs d’ennui
Par une mer basse et tranquille, je me noie inexorablement
Je mets ma main en coque sur mon oreille, ma mère avait ce geste
Ce que nous confions au vent, ce sont tous nos mystères
Ce que nous gardons de la vie, c’est un bref instant de splendeur
Anne-Claire, Colmars-les-Alpes
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Le Marin et le Soleil
Par une mer basse et tranquille, il naviguait.
Rien ne t’appartient, dit le marin au soleil.
Ce n’est que l’insouciance des accessoires qui gagne
Et les buveurs de vent s’en donnent à plein poumons.
Ton absence n’est que ténèbres si tu m’abandonnes,
Ton lever est pour moi un bref instant de bonheur
Et même si je fais du hors-piste, tu me guides.
Je me souviens de ma mère qui avait ce geste.
Elle me disait : « Lumière d’été puis vient la nuit
Les vagues noires que tirent les lois de l’ascension
Te feront tomber dans le ghetto intérieur. »
Catherine – Lyon 5ème
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Il ne faut pas que l’insouciance des accessoires empêche
L’arrivée de la lumière d’été, puis vient la nuit et
Ton absence n’est que ténèbres quand je pense à toi.
Rien ne t’appartient dans la vie. Ma mère le sait bien.
Ma mère avait ce geste ample du bras
Pour englober les buveurs de vent et de sornettes
Qui faisaient souvent du hors-piste, tout en ayant l’air rigoureux dans leurs raisonnements.
Le ghetto intérieur de leur esprit leur faisait oublier
Les lois de l’ascension de l’Everest. Le Dalaï-Lama eut
Un bref instant de splendeur quand assis en tailleur, son corps se souleva de terre.
Ce que nous confions au vent, c’est cette histoire étrange.
Par une mer basse et tranquille, elle se répandit dans le monde entier, relayée ensuite par le vent dans les arbres.
Christine de Villeurbanne
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Par une mer basse et tranquille, le bateau glisse sans bruit,
Son ombre se détache dans la lumière d’été puis vient la nuit.
Les voiles se gonflent, ce que nous confions au vent,
L’insouciance des accessoires aide pour aller de l’avant
Ton absence n’est que ténèbres, pense le navigateur
Se reposant lors d’un bref instant de splendeur
N’écoutant que le ghetto intérieur.
Mais les lois de l’ascension demeurent
Et emporté par les buveurs de vent
Monte hors-piste un majestueux goéland.
Ma mère avait ce geste se dit l’oiseau,
Rien ne t’appartient mais tout est si beau.
Christine, Caluire
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Maître du vent
Ma mère avait ce geste, grave, lent,
D’offrir des pétales de rose aux buveurs de vent
Tôt le matin. Rien ne t’appartient, me disait-elle.
L’insouciance des accessoires fera ta force.
Ton absence n’est que ténèbres, je revis avec la
Lumière d’été, puis vient la nuit
Se rappeler à moi. Le ghetto intérieur
Où je gis défie les lois de l’ascension.
Hors-piste, je me crois maître du monde,
Un bref instant de splendeur illumine tout mon être,
Mais ce que nous confions au vent s’évanouit
Aux abysses par une mer basse et tranquille.
Françoise de Caluire
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Un bref instant de splendeur, venu de l’horizon
L’astre solaire adopte les lois de l’ascension
Puis par une mer basse et tranquille à l’étal
Quelques nuages buveurs de vent détalent
Assise sur la dune ma mère avait ce geste large
Petite ce que nous confions au vent il le partage
Rien ne t’appartient plus dès lors qu’il l’a capté.
Au fond de moi le ghetto intérieur fulminait :
Mes pensées mes désirs confiés, hors-piste,
Dans l’insouciance des accessoires altruistes
Volaient dans la lumière d’été puis vient la nuit.
O jour ! ton absence n’est que ténèbres. Je crie.
Jacqueline la bretonne
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Dans le vent
L’insouciance des accessoires est primordiale,
Brille la lumière d’été, puis vient la nuit.
Ton absence n’est que ténèbres originales
Puisque rien ne t’appartient, fais-le sans bruit,
Quand je suis parti, ma mère avait ce geste.
A cette époque j’étais comme les buveurs de vent
Même hors-piste, je restais très leste.
Pris par le ghetto intérieur, je devins plus lent
Les lois de l’ascension m’entraînèrent vers les chemins inconnus.
Grâce à un bref instant de splendeur, je crus lui plaire
Ce que nous confions au vent nous laisse parfois nus.
Par une mer basse et tranquille, tout devint plus clair.
Jacques, Chaponost
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Ce que nous confions au vent devient vite un présage
Les Buveurs de vent en connaissent le breuvage
Par une mer basse et tranquille, se forment les mirages
Les lois de l’ascension les dispersent en nuages
Ma mère avait ce geste tout empreint de candeur
Arrachant au soleil un bref instant de splendeur
Ton absence n’est que ténèbres, disait-elle au sonneur
Fugitive Lumière d’été puis vient la nuit de peur
Rien ne t’appartient dans ce monde ici-bas
Le ghetto intérieur te fait faire profil bas
L’insouciance des accessoires dresse une inique liste
Et te voilà pour toujours déclaré Hors-piste
Jean-Yves, Montpellier
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Par une mer basse et tranquille, au soleil couchant,
Skieurs devant, Buveurs de vent,
Hors-piste, tu fonçais droit devant.
Rien ne t’appartient mais rien ne t’arrête.
Les lois de l’ascension pour toi c’est la fête !
L’insouciance des accessoires tu t’en foutais,
Le ghetto intérieur, tu le bravais.
Lumière d’été d’une rare intensité puis vient la nuit…
Un bref instant de splendeur avant la mort d’un drôle de zèbre…
Ton absence, ce silence n’est que ténèbres
Ma mère avait ce geste d’amour
Ce que nous confions au vent nous reviendra toujours…
Jocelyne de Brindas
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Faute des souvenirs que nous confions au vent,
Faute d’aller fouiller le ghetto intérieur,
Faute de trinquer avec les buveurs de vent
Nous ne remarquons plus, bref instant de splendeur,
L’éclat de la lumière d’été, puis vient la nuit
Si noire que ton absence n’est que ténèbres.
Nous marchons hors-piste, ignorant où ça conduit,
Rien ne t’appartient plus dans ce monde funèbre.
Pour être noyé par une mer basse et tranquille
Il suffit d’ignorer les lois de l’ascension.
Ma mère avait ce geste, comme d’enrouler un fil :
L’insouciance des accessoires perd toute passion.
Patrick, Villefranche sur Saône
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Poésie en titres
Je nage vers le large par une mer basse et tranquille
Traversant sans le voir un bref instant de splendeur
Déclamant à l’azur ce que nous confions au vent
Et jetant aux abysses l’insouciance des accessoires
A l‘horizon disparait la lumière d’été puis vient la nuit
Ma mère avait ce geste de la saluer d’un hochement de tête
Comme le font dans le désert les buveurs de vent
Puis elle invoquait les lois de l’ascension vers la sérénité
Qu’on ne saurait trouver qu’hors-piste
En s’évadant de son ghetto intérieur
Je réalise, Maman, que ton absence n’est que ténèbres
Et qu’aujourd’hui, plus rien ne t’appartient
Philippe, Lyon 1er
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Cruelle merveille, Lumière d’été puis vient la nuit,
Ton absence n’est que ténèbres, Amour éternel,
Plus rien ne t’appartient, serait-ce le souvenir,
Un bref instant de splendeur git en ma mémoire
Enfermé dans le ghetto intérieur où naissent
Les buveurs de vent, les donneurs d’espoir trop fous
Aventuriers hors-piste, ivres de liberté
Les intrépides défiant des lois de l’ascension
Pour capter sans peur ce que nous confions au vent
Contemplatif par une mer basse et tranquille
Où ma mère avait ce geste si délicat
De se soucier de l’insouciance des accessoires
Yves – La Mulatière