Imaginer une histoire à partir de Unes véridiques et humoristiques
Un pigeon placé en détention pour une lettre de menaces.
Et voilà depuis ce matin je suis le pigeon. Je me suis fait pigeonner comme un bleu.
– C’est ce qui arrive m’a dit le policier, qui est venu m’interpeller hier, quand on se prend pour un Corbeau.
– Moi un corbeau, cet oiseau noir qui croasse à tout vent et répand des menaces sur tout et n’importe qui. Enfin monsieur le policier vous n’y croyez pas.
– Pourtant c’est bien vous qui avez dénoncé la Mouette du bord de mer.
– M’enfin je ne connais aucune mouette en particulier. Soit il y a dans mon entourage quantité de mouettes.
– On vous a entendu dire à Madame la Mouette : Ta gueule la mouette si tu ne veux pas que je t’envoie le Goéland pour te la faire fermer.
– Moi, j’aurais été aussi grossier, moi qui roucoule et caracoule pour charmer ma belle pigeonne.
– Avant-hier matin, Madame la Mouette est venue porter plainte. Elle venait de recevoir dans sa BAL une lettre de menaces : SI TU NE FERMES PAS TA GUEULE TU FINIRAS DANS LA CASSEROLE AVEC DES PETITS POIS … Avec la missive injurieuse il y avait une plume. Nous l’avons examinée, elle porte votre signature.
Voilà comment je me suis fait avoir. Je me croyais malin, je ne suis qu’un crétin, laisser ma plume dans une lettre de menaces. Ce matin je suis en détention dans une volière en compagnie d’un perroquet qui me casse les oreilles en criant à tout bout de champ : « Le pigeon est un crétin … le pigeon est un crétin … le pigeon est un crétin. » Je bous, j’enrage, j’ai envie de crier à ce cacatoès : TA GUEULE L’EMPLUME OU JE …. Mais chut voilà le gardien du Parc des oiseaux de Villars les Dombes qui fait sa tournée.
Je crains bien d’avoir fait un cauchemar en entendant un visiteur lire à haute voix un article paru dans le journal du jour :
Un pigeon placé en détention pour une lettre de menaces.
Jacqueline la bretonne
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Il demande à ses enfants de patienter dans la voiture pendant qu’il braque un tabac.
Un bon petit père de famille…
- Bon alors, Théo et Lisa, vous allez rester bien sagement dans la voiture pendant que papa va au tabac. Je n’en ai pas pour longtemps. Théo, je te fais confiance, tu es le plus grand, tu surveilles bien ta sœur.
- Oui, mon papounet… Mais dis, papa, pourquoi tu prends ma cagoule ?
- …
- Mais, dis, papa, pourquoi tu as fait des trous dans ma cagoule ? dit le petit Théo en pleurant.
- …
- Mais, pa-pa c’est mon pistolet !! continue le petit Théo en pleurant de plus belle.
- Oui mon grand, c’est ton pistolet, mais je te le rendrai… Tu me le prêtes, hein ? J’en ai juste besoin pendant 5 minutes et je te le rends après. Et pour la cagoule, je t’en achèterai une plus jolie…
Puis le bon père de famille laisse ses deux enfants dans la voiture et se dirige vers le tabac en cachant l’arme factice sous son blouson. Il a enfilé la cagoule rouge de Théo. Il a passé le côté arrière devant et vice versa. Il a pris soin de faire deux petits trous à la place des yeux. Dans le bureau de tabac, seule une cliente est là…
Manu, le bon père de famille, fait irruption dans la boutique :
- Hauts les mains ! Toi, la caisse ! lance-t-il au buraliste. Et vous ma-madame, les mains en l’air !
La femme s’exécute. Le buraliste joue la montre. Il se gratte la tête, fait mine d’éternuer, fait tomber le sac encore vide…
La cliente dévisage le père de Théo et Lisa. Manu est de plus en plus mal à l’aise. Ses mains deviennent moites.
Soudain, la femme ose s’approcher de l’homme à la cagoule et lui demande :
- Mais, vous êtes Monsieur Barbichou ?
L’homme est complètement décontenancé. Il ne sait que répondre. Il savait bien qu’il aurait dû écouter Laurence, sa femme et arrêter ses conneries… Mais c’est plus fort que lui. Les fins de mois sont tellement difficiles.
La femme enchaîne :
- Oui, je vous ai reconnu ! Vous avez laissé l’étiquette du nom sur la cagoule !
C’est à ce moment-là qu’un petit bonhomme haut comme 3 pommes entre dans le magasin et lance :
- Papa, t’as bientôt fini, Lisa a fait pipi dans sa culotte !! Oh ! C’est toi maîtresse ?!!
Jocelyne de Brindas
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L’homme qui poursuivait son ombre
Michel s’était réveillé de bonne humeur. C’était jeudi et il était en congé pour deux jours.
Il était magasinier dans une grande surface et se sentait fatigué. Un mois auparavant, il avait changé de dizaine. Cinquante ans ! Il avait déjà un demi-siècle, comme le répétait son grand frère William, de dix ans son aîné.
Il faisait beau.
Sa femme Susie s’était levée un peu plus tôt. Elle était au chômage et était déjà en train d’écrire des lettres de candidatures pour un emploi de secrétaire.
Michel s’était rasé en chantonnant. Puis il avait pris son café avec deux tartines de confiture à la fraise (sa préférée).
Il était allé lire ses mails sur son ordinateur et là son humeur avait changé.
Michel adorait sa femme. Mais celle-ci dépendait de sa mère.
La veille, il avait écrit à sa banque une lettre qui lui paraissait correcte en vue de baisser le montant des échéances de son prêt immobilier. Sa femme et lui achetaient une petite maison car ils souhaitaient avoir des enfants dans un avenir proche.
Mais Susie avait montré le mail à sa mère et celle -ci s’était moquée de son gendre qu’elle ne portait pas dans son cœur.
Michel se demandait comment cette femme si méchante pouvait avoir donné naissance à une femme aussi drôle et gentille que Susie.
Susie et ses longs cheveux bruns et ses yeux marron foncé.
Ses yeux si malicieux….
Michel se préparait pour faire une petite marche jusqu’au village qui se trouvait à un kilomètre de sa maison. Il ne voulait pas se trouver chez lui quand sa belle-mère viendrait boire le café avec sa fille.
Il sortit de sa maison après avoir embrassé sa femme sur la joue droite.
Il chercha son ombre. Elle était un peu plus loin, les mains sur les hanches, semblant le narguer.
Elle était longue et mince, comme lui.
“Purée”, pensa-t-il, “tu ne vas pas prendre exemple sur belle-maman ! Tu ne vas me pourrir la vie ,toi aussi!”
Michel pressa le pas.
Elle le laissait approcher puis s’éloignait quand il la rattrapait. “Allez”, viens, lui dit-elle, “nous allons faire une marche rapide ! En plus, tu éviteras cette mégère qui ne te veut que du mal ! Allez, cours un peu. Le dernier arrivé à l’église est un abruti !”
Michel accéléra le pas puis se mit à courir. Son ombre, légère, allait beaucoup plus vite que lui.
Il accéléra encore.
Ils dépassèrent la mairie puis empruntèrent la rue de l’église.
Michel gagnait du terrain. “Attention, une voiture”, cria Michel. L’ombre pila.
Michel la doubla et vint taper dans la porte de l’église. “Tricheur”, dit l’ombre.
Michel, essoufflé, partit d’un grand éclat de rire.
“Ok, j’avoue, dit Michel. Allez, je t’emmène boire un panaché au café de la poste.
Tu as gagné ! Je suis un abruti, comme le dit si bien Bernadette, ma belle-mère adorée !”
Michel commanda un panaché à son ami Paul.
Il s’installa en terrasse. Et quand son ombre et lui furent seuls, il lui tendit son verre avec un sourire complice.
Christine de Villeurbanne
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L’homme qui poursuivait son ombre
Hier, en traversant la rue, j’ai aperçu quelqu’un qui ne m’était pas inconnu. J’ai changé de trottoir pour mieux le voir en face et, dans le noir, je n’ai pu clairement l’identifier. Je l’ai aussitôt hélé, mais lui, tel un être ailé, s’est évanoui dans une impasse. Dans la lumière des phares d’une voiture, je l’ai retrouvé, à terre, démesuré, fugitif… J’ai voulu lui tendre la main, l’aider à se relever… Mais lui, insaisissable, a comme disparu dans les pavés de la ruelle. J’ai couru dans tous les sens et je croyais l’approcher là, sous un réverbère… et puis non, il était déjà parti en vitesse sous un autre halo. « Allô, non mais, Allô ? » lui ai-je crié. Rien n’y faisait. Il longeait les caniveaux, traversait les murs, grimpait aux arbres.
Ce soir, c’est décidé, je repars en chasse de ce fantôme qui hante ma vie depuis bien trop longtemps.
Jean-Yves, Montpellier
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Les 10 commandements de Atchoum
Tu mettras une polaire, dès les froids.
Tu ne marcheras point dans les flaques d’eau.
Tu ne sortiras point sans ton écharpe et ton bonnet.
Tu mettras des gouttes d’essence de thym dans le nez le matin.
Tu auras toujours des mouchoirs sur toi.
Tu boiras une tisane de romarin chaque soir.
Tu ne t’approcheras point de ton prochain.
Tu porteras un masque dans les lieux clos.
Tu n’éternueras pas sur les autres nains.
Tu resteras à distance de Blanche-Neige.
Christine de Caluire
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Dormeur
Tu aimeras ton lit douillet par-dessus tout, de jour comme de nuit.
Tu ne prononceras pas le nom de Couette en vain, surtout si elle vient de chez Tati.
Tu sanctifieras les soirées pyjamas à douze, j’ai soirée pyjama, ok ?
Tu honoreras ton père et ta mère quand ils sont couchés, en allant les border tous les soirs et petit déj au réveil.
Tu ne tueras pas les canards pour leur eider, ni les lamas pour leur laine, ni ta grand-mère qui cache ses économies sous son matelas.
Tu ne commettras pas d’actes impurs sur ce beau lit, même seul, bon allez … de temps en temps seulement.
Tu ne voleras pas l’oreiller du voisin, mais ok pour ses boules Quiès, il ronfle tellement et tu ne tireras pas la couverture à toi, même subrepticement.
Tu ne porteras pas de faux témoignage ni ne mentiras sur la qualité du matelas dans l’enquête de satisfaction reçue après ton achat.
Tu te laisseras aller à des pensées ou des désirs impurs hors du lit même seul, bon allez … de temps en temps seulement.
Tu ne convoiteras pas la propriété d’un autre homme, surtout celle qui se trouve dans son lit, même si elle n’a plus 20 ans.
Françoise de Caluire